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Patrimoine / Saint-Maurice-en-Gourgois

 

Le village de Saint-Maurice-en-Gourgois, situé sur le plateau à l’ouest des gorges de la Loire, représente un ensemble discret dans le paysage. Vingt-neuf hameaux sont disséminés autour du bourg, symbolisant le passé à dominante rurale de la commune.

Aucun événement marquant ne semble distinguer la vie des habitants de celle du reste du pays pendant des siècles, à l’exception de la fin de la Seconde Guerre mondiale qui a ébranlé la vie de la commune : le 5 juillet 1944, le hameau de Gland fut le théâtre de l’attaque de 35 maquisards du groupe « 18 juin » par un demi-bataillon d’Allemands. Sept maquisards furent tués, trois fermes incendiées par les Allemands et sept civils fusillés : le souvenir de cet événement tragique est indiqué par un monument commémoratif sur la place de Gland ainsi que par une plaque à l’entrée de Gourgois.

 

Une histoire à dominante agricole

Si l’existence de Saint-Maurice est attestée dès 984, le bourg était alors moins important que Gourgois, Lyaent (aujourd’hui Gland), Château-le-Bois ou Prunerie. Son développement est néanmoins rapide au XIIIe siècle lorsqu’il passe de la seigneurie de Saint-Bonnet-le-Château au prieuré de Saint-Rambert (1229).

Au début du XVIIIe siècle, les cinq châteaux ou maisons fortes de l’ancienne seigneurie de Saint-Bonnet-le-Château sont en ruines : les seigneurs ne pouvant subvenir aux charges de leurs maisons, ils quittent le pays et vendent leurs biens à une quinzaine de familles des hameaux qui s’approprient peu à peu les anciens domaines féodaux.

Du XIXe siècle jusqu’au début du XXe, un exode rural très fort marque le secteur : il faut attendre la deuxième partie du XXe siècle pour voir la population augmenter, grâce à la proximité des bassins d’emploi de Saint-Etienne, de l’Ondaine et du Forez. L’agriculture reste aujourd’hui l’activité qui prédomine, une grande partie de la population travaillant à l’extérieur de la commune.

 

Le petit patrimoine rural de la commune

Quelques éléments de petit patrimoine peuvent retenir l’attention sur la commune de Saint-Maurice-en-Gourgois. La ferme dite de « la Commanderie » possède une porte avec un écusson à croix de Malte sur une ogive moulurée, et de gros blocs qui sont les probables vestiges de murs d’enceinte. Ce corps de ferme est en effet situé à l’emplacement d’anciens bâtiments ayant appartenu à la Commanderie de Chazelles-sur-Lyon des Chevaliers de Jérusalem à partir de 1231.

Les édifices religieux sont relativement nombreux sur la commune : on peut évoquer d’une part l’église Saint-Maurice, dont on sait qu’elle coexistait au XIVe siècle avec une autre, celle de Saint-Martin, peut-être vestige d’un ancien prieuré. La deuxième a aujourd’hui complètement disparu. Malgré les nombreux remaniements de l’ensemble du bâtiment, le chœur de l’église Saint-Maurice semble dater du XIIIe ou du XIVe siècle.

D’autre part, plusieurs chapelles rurales qui sont très semblables entre elles sont présentes sur le territoire : toutes sont dotées d’un clocher-mur en façade, d’une nef unique prolongée par un chevet saillant et une abside semi-circulaire. Deux sont situées dans le bourg et sont devenues des bâtiments civils : celle dite de l’Hôpital, qui servait autrefois d’hospice de vieillards et de pharmacie, et une deuxième qui fut la propriété des sœurs de Saint-Joseph, filiale du Puy ouverte en 1747. Au hameau de Château-le-Bois, où se trouvait autrefois un des cinq châteaux forts de la seigneurie de Saint-Bonnet-le-Château, subsiste la chapelle Saint Jean-Baptiste. On peut noter la présence de deux têtes sculptées scellées dans ses murs et qui proviennent probablement de l’ancienne forteresse, dont la dernière tour a été démolie en 1900. Lieu de pèlerinage à partir de la fin du Moyen-Âge, elle a été restaurée au XVIIe siècle. Une autre chapelle s’élève un peu à l’écart du hameau de Gabelon, et enfin une dernière à Gourgois, qui est aujourd’hui une propriété privée.

 


 

 


Carte des gorges

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